lundi 9 décembre 2013

| Rp | La chanson d'un barde...

Sa kalika à la main, Dorcellus pose un pied sur le rebord en bois de la piste de danse qu’il avait foulé sous peu avant de se mettre à pincer les cordes et jouer un air simple et mélodieux, un peu comme un certain Brassens l’aurait fait sur une autre planète. Le regard tourné vers son public, il se mit à chantonner, gaiement:

« Je me tenais fièrement, sur une tour de Schendi, 
Il se mit à pleuvoir, c’était un jour de pluie, 
J’voulu m’rentrer mais quelle surpriiiseuh, 
Tout au loin vers l’oubli, se tenait tout de go, 
Une femelle haïe, d’la tribu Sa’Daro… 
 Elle m’regardait d’un air funeeesteuh. 

Mimant l’effroi, comme dressé face au danger, il fait un petit solo avec son instrument comme pour mimer une certaine tension avant de reprendre, jetant un petit clin d’œil en direction de la gagnante du concours de danse:

 « Sa poitrine gonflée, ses yeux tout peinturés, 
Tout inspirait en elle, une grande férocité, 
Qu’ont toutes ces filles sauvaaaaageux, 
Le regard affamé vers l’opulence soignée, 
De la ville géante qui s’offrait à ses pieds, 
Ce fut un raid des plus bestiaaaaaleux. »

Ses doigts s'agitèrent un peu plus comme pour marquer le ton de ce raid lancé à toutes jambes sur la belle cité de Schendi dont beaucoup de membres ici devaient avoir vécu du temps jadis:

 « On cria, on sonna, l’attaque était donnée, 
Par centaines, par milliers, elles vinrent toutes attaquer, 
Ces sales sauvages de femmes liiiiibreux, 
Armées d’arcs, de couteaux, elles vinrent toutes s’empaler, 
Contr’ la masse immobile des stoïqueuh guerriers, 
Dont l’sang rouge fut versééééuh, »

Glissant un petit clin d'oeil de son oeil valide en direction du guerrier qui n'avait pas tout à fait apprécié sa danse de tout à l'heure, il lui dédie de la tête les vers qui allaient suivre:

« On frappa, on cogna et jusqu’au p’tit matin, 
Par ici et par là, on se tranchait les mains, 
Les pieds et l’reste, cela va sans diiiiireeeeuh, 
Mais qu’importent la peine et l’équipement pointu, 
Des farouches guerriers, les femmes prirent le dessus, 
Et la Cité tomba, conquiiiiseuh. »

Dorcellus vint stopper la kalika pour lentement se mettre à frapper le flanc de l'instrument, s'en servant comme d'un tambour tribal, sonnant et résonnant pour donner plus de réalisme à cette scène qu'il jouait là:

« Capturant ça et là, femmes et petits bourgeois, 
Les sauvages pillèrent tout ce qu’elles avaient là, 
Même l’Ubara était captiiiiveuh, 
On lui troqua son voile, ses robes et son jupon, 
Contre un collier rouillé et un pagne de coton, 
Elle fut r’vendu à un vieux baaaardeuh ! »

Dorcellus s'incline et repose son instrument, saluant son public d'un très léger "merci à vous"

Nenetl applaudit la chanson qu'elle n'a pas entièrement comprise encore mais la mélodie était jolie...

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